Votre partenaire vous demande de poser nue, de réaliser une vidéo pour épicer vos relations intimes. Vous acceptez. Quelques mois ou quelques années plus tard, une fois la relation terminée, ces moments intimes se retrouvent sur le web, sans votre consentement. Qu’est-ce que la vengeance pornographique, ou Revenge Porn? Comment prévenir cette situation, ou s’en sortir?
Différente du phénomène des sextos, la vengeance pornographique se caractérise par la diffusion d’images obtenues avec l’accord initial des deux partenaires, mais téléchargé sur internet sans l'autorisation de la ou les personnes sur l'image ou la vidéo.
Une règle d'or : n'envoyez des photos qu'aux partenaires de confiance. Vous n'êtes en aucun cas responsable de la diffusion de ces images sur le web si c'est le cas, mais vous pouvez choisir d'offrir ces images osées à certains partenaires triés sur le volet.
Pour se venger
La vengeance pornographique prend sa source dans le conflit. Une séparation houleuse est souvent à l’origine de la diffusion de ces images. Le partenaire éconduit qui divulgue ces images détient souvent un comportement toxique et peut faire du chantage ou encore du harcelement. Et malheureusement, des sites spécialement dédiés à ce type de diffusion existent. Pire encore, certains y ajoutent le nom, l’adresse de la victime et un lien qui mène à sa page Facebook.
Le phénomène, populaire aux États-Unis, s’étend maintenant au reste du monde. Des sites spécialisés font leur apparition chaque mois, et leurs webmestres sont friands de ces images intimes d’amateurs dans leur plus simple appareil. De nombreux abonnés, qui paient pour la plupart, s’en régalent aussi.
Réagir
Vos photos, votre vidéo, se retrouvent sur la toile? D’abord, il vous faudra retrouver celui qui a diffusé les images. Mais rien ne garantit qu’il acceptera de les retirer. À vous de négocier. Si vous en êtes capable, faites appel à des avocat ou un service juridique pour faire valoir vos droits et vous conseiller efficacement.
Vous pouvez également vous adresser aux exploitants du site web, pour les convaincre de retirer les images qui vous mettent en scène. Mais il vous faudra beaucoup de patience.
Vous pouvez également vous adresser aux tribunaux. Là encore, il vous faudra multiplier les démarches, et attendre, durant de longs mois, que votre cause soit entendue.
Les législateurs s’en mêlent
Certaines de ces lois ont des énormes failles : elles ne pénalisent pas nécessairement celui ou celle qui a diffusé des images tournées par la victime elle-même, quelques mois ou quelques années plus tôt.
Au Canada, le Parlement a adopté, en décembre 2014, la Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité qui criminalise la diffusion de photos et de vidéos intimes sans le consentement de la personne qui y figure.
Contrer le phénomène
Des groupes de pression tentent de sensibiliser les élus. Chez nos voisins du Sud, une victime, Holly Jacobs, a créé le mouvement End Revenge Porn pour donner une voix à toutes les victimes, sans exception.
N'oubliez pas qu'au final, la personne mal attentionnée, c'est celui (ou celle) qui se venge, pas vous. La honte doit changer de camp!